La néophobie et Nous

 

Bon voilà, quand je te parle de néophobie alimentaire t’entends quoi par là?

Ce mot barbare est venu s’installer chez nous, doucement mais surement et j’espère bientôt pouvoir l’oublier à tout jamais.

La néophobie alimentaire est la peur de goûter un nouvel aliment, une sélectivité alimentaire importante. Bon jusqu’à la cela parait simple.                                                        Cette période de sélectivité est normale vers l’age de deux ans puis doit normalement s’estomper avec l’âge, environ 6 ans.

Mais quand elle s’installe , cela devient un véritable cauchemar.

Entre culpabilité, peur, remise en question toutes les émotions maternelles y passent.

Et oui, Chouchou est atteint de ce mal, cette pathologie, ce trouble ( d’ailleurs, on ne sait pas le classer. )

Alors j’en ai entendu des choses, « il est difficile« , «  c’est un blocage, il aura un déclic« , « tu le couve trop » et patati. Mais personne s’en ai jamais inquiété, personne nous a tendu la main malgré les différentes alertes car Chouchou a toujours suivi sa courbe de croissance, puis « c’est normal ça passera avec l’âge« .

Oui et alors? Certe, il grandit et grossit harmonieusement mais on en parle de son anxiété quotidienne à la cantine, de ce moment du repas qui devient une angoisse chez lui, des pleurs quand on lui demande de goûter ?

Pour résumé, Chouchou était un bébé goulu, qui mangeait de tout au moment de la diversification alimentaire mais vers l’âge de ses 18-20 mois, la néophobie a frappé à sa porte sauf que lui, petit bonhomme, l’a accueilli les bras ouvert et c’est devenu sa meilleure ennemie.

Il a appris a vivre avec, ils ont appris à vivre ensemble elle et lui.Ne pas manger pendant un repas, ce n’est pas grave puisque l’autre sera sûrement à son goût .

Nous aussi, on a réussi a vivre avec, a s’accommoder à eux; Chouchou et sa néophobie. Mais nous avons comme arrière pensée de la combattre, pour nous, pour LUI.

En tant que parents, nous avons tout essayé: le forcer, le punir, le chantage, laisser couler… Oui, oui on a était cons mais quand on a pas d’aide, que c’est ton premier enfant, que tu ne connais pas ce que c’est, je pense qu’on a fait de notre mieux.                                  Un jour, il a accepté de mettre un grain de riz dans sa bouche, j’en ai pleuré, c’est pour dire…

Puis un jour, ô miracle, on nous a écouté, on nous a entendu, on nous a rassuré en nous disant que cela existait ( Oui merci, après multiples recherches sur Internet j’avais su mettre un nom sur ce trouble.) et on nous a aidé. On nous a tendu la main, on lui a tendu la main.

A ce jour, ce mal n’a pas complètement disparu mais on va le combattre, du moins on l’espère. On souhaite tellement non pas qu’il mange de tout ( on a définitivement tiré un trait sur le 5 fruits et légumes par jour !!) mais qu’il mange avec plaisir.

Je respecterais toujours le courage que mon fils fait part au quotidien, cette envie qu’il a d’y arriver, de faire taire les autres. Je ne sais pas si, du haut de mes 5 ans, j’aurais été capable d’être si battante.

Mon fils, je crois en nous, je crois en toi…

Ce combat, je le partage avec vous. Ce n’est jamais simple de parler des difficultés que l’on traverse mais c’est aussi ça être parent. J’espère que ce billet pourra éclairer d’autres parents ou proches, qu’il permettra de mettre un mot sur des maux.